En cette période de confinement, comme il n'est pas possible de sortir en forêt, replongeons dans les archives.
Comme souvent, tout a commencé par hasard, un matin d'été 2007. Une sortie matinale comme les autres dans cette fameuse plaine où nous avons croisé tant de cerfs. Un coup de jumelles confirme que des cerfs finissent leur nuit dans les blés avant de rentrer en forêt. Nous voilà partis pour une approche.
Les blés ne sont pas encore mûrs. Un passage de roue de tracteur permet de remonter le champ rapidement avant qu'ils ne rentrent. Un joli 12 bien régulier mais surtout un autre cerf 10 cors mais à tête bizarde... Nous venons de croiser pour la 1ère fois celui qui nous surnommerons bientôt Ficelle.
Son bois droit est normal mais le gauche présente, à mi hauteur, une déformation du merrain au niveau de la chevillure la faisant partir en arrière et créant un autre andouiller pointé vers le bas. Sans doute la conséquence d'un choc sous velours.
1ère rencontre et 1er regard d'un cerf que nous allons tenter de suivre jusqu'aux mues. Mais Ficelle s’avérera malin et farouche et les rencontres seront rares.
De nombreuses sorties restent infructueuses, soit que nous le voyons pas soit qu'il n'est pas possible de le photographier. De plus il affectionnait particulièrement les pièces de colza y restant tout le jour sans qu'il soit possible de s'en approcher suffisamment. Méfiant, se rasant au moindre bruit, il devient pourtant une obsession. Repéré un matin dans un champ de colza mûr, nous y retournons le soir même, avec l'espoir de pouvoir le croiser. Il a maintenant dépouillé.
L'été tire à sa fin. Les moissons et l'approche du brame ont incité les cerfs à quitter leurs remises estivales. Mais où donc ce cerf va-t-il bramer ? septembre est là, septembre passe et rien. Nous le croisons pas. Personne ne parle d'un bon cerf à tête bizarde. Rien, comme si Ficelle avait disparu.
La fin du brame est proche. Un soir, alors que le temps est gris, ne sachant vraiment où aller, nous voilà dans un secteur improbable, en lisière de village. Soudain, un bref raire, sourd, court. Une approche nous mène à une biche. Aucun autre bruit. Pourtant un cerf est là et soudain, au détour d'un layon, le long des maisons, Ficelle nous regarde...
A l'examen, il a cassé une partie de son bois gauche. Il ne lui reste que l'andouiller descendant et le merrain fourchu.
Autant dire que ce ne sera que la seule rencontre avec Ficelle dont la discrétion est l'une des grandes caractéristiques.
Le brame fini, nous ne le croiserons que très rarement. Début novembre il est revenu dans les enceintes où nous le croisions l'été, en limite de la forêt domaniale et des bois privés.
L'hiver passe et la saison des mues arrive désormais. Suivre Ficelle devient un défi. Cette quête trouvera sa récompense puisque nous trouverons un de ses bois. L'autre a été ramassé mais heureusement il sera possible de se mettre d'accord pour réunir la paire.
Bois montés :
Bois montés :
Quant à Ficelle, il passera un nouvel été et une nouvelle saison. Ses bois sont redevenus normaux. Toujours aussi rare, aussi discret entre domaniale et bois privés. Et puis un jour de début 2009, journée de chasse à tir en bois privé. Malchance pour Ficelle qui avait pourtant fait le bon choix. Un des tireurs est en retard. Il est placé au dernier moment sur un poste à l'écart, rarement occupé. Ficelle se dérobe à cet endroit comme il a dû le faire souvent, sachant la coulée tranquille. Ficelle est tombé ...